Le traitement de l’eau

Au Ier siècle, Rome atteint un million d’habitants. Les volumes d’eau nécessaires à cette population amènent les Romains à développer leurs techniques hydrauliques.

L'acheminement de l'eau

L’aqueduc est un canal bétonné, étanche et toujours couvert. Une très grande partie de son parcours était souterraine pour éviter le vol et la pollution. Le canal avait généralement une largeur de 1 m et une hauteur de 1,70 m, de façon à ce qu’on puisse y entrer pour le nettoyer : les dépôts calcaires constituaient un problème fréquent pouvant obstruer le passage de l’eau. On plaçait le canal sur un petit muret ou sur des arches suivant les variations du relief.
Rome était alimentée en eau par 11 aqueducs, construits progressivement entre – 312 (Aqua Appia) et 200 (Aqua Alexandrina), pour accompagner la croissance de la population de la Ville

L’écrivain Stendhal découvre le Pont du Gard.

L’âme est jetée dans long et profond étonnement. C’est à peine si le Colisée, à Rome, m’a plongé dans une rêverie aussi profonde.

Ces arcades que nous admirons faisaient partie de l’aqueduc de sept lieues de long qui conduisait à Nîmes les eaux de la fontaine d’Eure1 ; il fallait leur faire traverser une vallée étroite et profonde ; de là le monument.

On n’y trouve aucune apparence de luxe et d’ornement : les Romains faisaient de ces choses étonnantes, non pour inspirer l’admiration, mais simplement et quand elles étaient utiles.

1. Groupe d’une dizaine de sources situées près d’Uzès     Stendhal, Mémoires d’un touriste, II, 1854

Ce sont les eaux qui font la ville

«L’aqueduc… si l’on évalue avec exactitude le volume des eaux qu’il déverse sur les places publiques, dans les bains, les piscines, les canaux, les maisons, les jardins, les propriétés de banlieue, et si l’on considère aussi les distances parcourues par le courant d’eau, les arcs élevés, la percée des montagnes, le comblement des vallées, on conviendra que jamais le monde entier n’a présenté plus grande merveille. »

Pline l’Ancien, Histoire naturelle, livre XXXI

« … [l’aqueduc arrivera] au pied des murailles de la ville, on construira un bassin près duquel on placera trois réservoirs. […] Ainsi, [du] réservoir du milieu partiront des tuyaux qui enverront l’eau dans tous les lavoirs et dans les fontaines jaillissantes ; le second bassin fournira l’eau des bains, qui chaque année, assureront un revenu au peuple ; le troisième approvisionnera les maisons des particuliers. Voici la raison de cette distribution : l’eau ne manquera point pour les besoins publics, puisque les conduits particuliers qui la prendront au réservoir empêcheront qu’elle ne puisse être détournée ; et les citoyens qui voudront avoir de l’eau chez eux payeront au receveur un impôt qui servira à l’entretien des aqueducs. »

Vitruve, De Architectura, livre VIII

L'évacuation des eaux usées

Les eaux romaines étais évacuées par des égouts, situés sous les rues de la ville. Les rues étaient bombées pour que l’eau coule plus facilement dans les rigoles puis dans les égouts. Leur entretien était régulier.
La Cloaca Maxima est le plus ancien égout de l’Antiquité. Il a été construit par Tarquin l’Ancien au VIIe siècle avant J-C. Long d’environ 800 mètres, il était relié a plus de 20 autres égouts. C’est le plus ancien système de drainage encore en usage aujourd’hui.