La médecine

Une origine mythologique

La médecine grecque antique avait une base religieuse : d’après la légende, c’est le Centaure
Chiron qui aurait été l’inventeur de la Médecine et de la Chirurgie. Il aurait été le « Maître »
d’Asclépios (Esculape chez les romains), fils d’Apollon.
Esculape eut de nombreux enfants dont deux filles : Hygie, déesse grecque de la santé et de la
propreté et Panacée dont le nom désigne aujourd’hui un remède universel.

La pratique

En Grèce, les prêtres d’Asclépios exerçaient leur art dans des temples monumentaux qui étaient de véritables petites villes situées près d’une source thermale avec lieux de culte, centres d’hospitalisation et de soins, hôtels, commerces…
Les premiers médecins apparus à Rome étaient des Grecs, capturés et amenés comme prisonniers de guerre. Plus tard ils s’installèrent volontairement à Rome, car ils pouvaient y trouver des conditions de vie bien meilleures que dans leurs villes. De plus, on leur accordait la citoyenneté romaine, bien qu’ils soient d’abord considérés avec méfiance : ces étrangers se faisaient en effet payer (contrairement aux Romains chez qui les soins étaient pratiqués dans le cadre familial par le père de famille) et exerçaient une médecine plus invasive (saignée, cautérisation, pose de ventouses, chirurgie ) au point que certains étaient surnommés carnifex, « bouchers ».

L’importance sociale du médecin a très tôt été reconnue non sans susciter des résistances : Caton l’Ancien défendait les habitudes paysannes romaines. Dans son De agri cultura il explique comment se préserver des maladies par une vie saine : il préconise le chou comme médicament miracle. Il considérait la maladie comme une épreuve destinée à forger le caractère et peut-être aussi comme une forme de sélection naturelle. Mais les médecins grecs finirent par s’imposer vers le Ier siècle.

Il existait de nombreuses spécialités de medici (médecins) et de medicae (femmes médecins avec l’obstetrix, la sage femme) : ocularius (ophtalmologue), auricularius (ORL), marsus (pour les morsure de serpent), chirurgius (chirurgien)… Plusieurs professions de santé liées à la médecine existaient : les pharmacopolae (vendeurs de produits médicinaux), unguentarii, aromatarii (préparateurs de produit médicinaux), nutrix (infirmière).

Des médecins renommés

Alkmaion de Crotone étudia la structure du corps en pratiquant des dissections et vivisections sur les animaux. C’est ainsi qu’il fut le premier à faire la distinction entre les veines et les artères.

– L’oeuvre d’Hippocrate permet de distinguer deux domaines : l’un consacré à la description des maladies qui est remarquable de justesse dans l’observation… l’autre portant sur la recherche des causes et des moyens de guérir les affections et qui est beaucoup plus discutable. Hippocrate eut surtout l’immense mérite de mettre en valeur « l’examen clinique » et de débarrasser la médecine de sa « magie ».

Hérophile put disposer de nombreux cadavres humains pour ses recherches. Ses pratiques scandalisèrent ses contemporains, surtout quand la rumeur l’accusa de pratiquer la vivisection sur des condamnés à mort.

La maladie et les remèdes

Le serment d’Hippocrate obligeait les médecins à donner l’exemple par une vie saine. Ils considéraient que la première cause des maladies était l’absence d’hygiène de vie ; il fallait travailler au grand air et vivre sainement. Bien que ne connaissant pas l’existence des bactéries, ils savaient qu’ils devaient faire bouillir leurs instruments de chirurgie, qu’il ne fallait pas mélanger eaux usées et eaux propres… Par ailleurs, ils attachaient la plus grande importance à la qualité de l’eau qu’ils buvaient et dans laquelle ils se baignaient.
Les médecins soignent la maladie (curare morbum) et prescrivent des médicaments (medicus) ou des comportements (regimina). Si la maladie persiste, le patient se rend au cabinet du clinicus.

On a découvert des instruments de chirurgie qui seraient très familiers à un chirurgien moderne, on en conclut qu’en matière de chirurgie le savoir des médecins romains n’a pu être égalé qu’après la Renaissance voire l’époque moderne. Les chirurgiens utilisaient scalpels, crochets, leviers, sondes, forceps, cathéters, spéculums sur des patients anesthésiés avec de l’extrait de pavot (morphine) et de l’extrait de jusquiame noire (scopolamine). On savait opérer les calculs, hernies, plaies ouvertes, réaliser des trépanations. Les instruments étaient bouillis avant emploi.

La pharmacopée