Les constellations

Constellations et sciences

L’observation des constellations est ancienne. Déjà en Mésopotamie en -4000, trois étaient identifiées.

L’une des plus anciennes représentations se trouve sur un vase grec datant de – 625 avant notre ère et près de la moitié des constellations modernes proviennent des astronomes grecs. Homère mentionnait Orion dans l’Odyssée.

Ptolémée, au IIe siècle, dans son Almageste, groupa 1 022 étoiles en quarante-huit constellations.

Elles étaient principalement utilisées pour s’orienter, notamment en mer. Le pilote du navire, ayant perdu de vue le littoral, devait alors compter sur lui-même pour déterminer sa route. Faute d’instruments, il recourait à la pratique de la navigation « à l’estime » qui consistait à évaluer au mieux la direction suivie et la distance parcourue. De jour, il pouvait s’orienter grâce au soleil. De nuit, il se dirigeait avec les étoiles.
L’apparition de certaines étoiles signale une latitude particulière.
Summa tenent eius miseris notissima nautis signa per immensum cupidos ducentia pontum : Maioremque Helice major decircinat arcum, septem illam stellae certantes lumine signant, qua duce per fluctus Graiae dant uela carinae. Angusto Cynosura breuis torquetur in orbe quam spatio, tam luce minor; sed iudice uincit maiorem Tyrio. Poenis haec certior auctor, non apparentem pelago quaerentibus oram. Nec paribus positae sunt frontibus; utraque caudam uergit in alterius rostro sequiturque sequentem. Manilius, Les Astronomiques, livre I, Vers 300-399
A l’une de ses extrémités sont deux constellations bien connues des infortunés navigateurs : elles sont leurs guides, lorsque l’appât du gain leur fait affronter les périls de la mer. Hélice est la plus grande, et décrit un plus grand cercle elle est remarquable par sept étoiles, qui disputent entre elles d’éclat et de beauté : c’est sur elle que les Grecs se règlent dans leurs navigations. Cynosure, plus petite, roule dans un espace plus resserré; elle a moins d’étendue, moins d’éclat, mais plus d’utilité, au jugement des Tyriens. Les Carthaginois ne croient pouvoir choisir un meilleur guide, lorsque, sur mer, ils veulent aborder à une côte qui ne parait pas encore. Ces deux ourses ne sont point placées de front ; chacune tourne sa queue vers le museau de l’autre, de sorte qu’elles paraissent réciproquement se suivre.

Constellations et mythe

Parallèlement aux observations scientifiques de l’Antiquité, coexiste une version mythologique destinée à un public moins cultivé et plus superstitieux.

Histoire de Callisto

Callisto est une nymphe d’une très grande beauté, suivante de Diane. Jupiter s’éprend d’elle et la met enceinte en utilisant la ruse. Junon entre dans une colère noire :

Quo simul obuertit saeuam cum lumine mentem,
“scilicet hoc etiam restabat, adultera” dixit, “ut fecunda fores, fieretque iniuria partu nota, Iouisque mei testatum dedecus esset !Haud inpune feres: adimam tibi namque figuram, qua tibi, quaque places nostro, inportuna, marito.”
Dixit et aduersam prensis a fronte capillis strauit humi pronam.
Tendebat bracchia supplex: bracchia coeperunt nigris horrescere uillis curuarique manus et aduncos crescere in unguis officioque pedum fungi laudataque quondam ora Ioui lato fieri deformia rictu.
Neue preces animos et uerba precantia flectant, posse loqui eripitur: uox iracunda minaxque plenaque terroris rauco de gutture fertur; mens antiqua tamen facta quoque mansit in ursa.

Ovide, Métamorphoses, II, 430

Elle n’eut pas plutôt jeté ses regards sur cet enfant, que, transportée de colère, elle s’écria : « Malheureuse adultère, fallait-il donc que ta fécondité rendît plus manifestes et le crime de Jupiter et la honte de sa compagne ! Mais je serai vengée : je te ravirai cette beauté fatale dont tu es si fière, et qui plut trop à mon époux. »
Elle prononça ces mots, et saisissant la nymphe par les cheveux qui couronnent son front, elle la jette et la renverse à terre.
Callisto suppliante lui tendait les bras, et ses bras se couvrent d’un poil noir et hérissé. Ses mains se recourbent, s’arment d’ongles aigus, et lui servent de pieds; sa bouche, qui reçut les caresses de Jupiter, s’élargit hideuse et menaçante.
Et voulant que ses discours et ses prières ne puissent jamais attendrir sur ses malheurs, Junon lui ravit le don de la parole. Il ne sort, en grondant, de son gosier, qu’une voix rauque, colère, et semant la terreur. Callisto devient ourse ; mais, sous cette forme nouvelle, elle conserve sa raison.